L’éolien synonyme de périphérisation

Jolie aubaine pour le public du Vallon qui a accueilli jeudi 12 avril 2018 Bernard Matthey, invité par l’Association Les Travers du Vent. Membre fondateur de Swissolar, ancien député libéral, cet expert de l’énergie a passé en revue une bonne douzaine de coups tordus en lien avec le monde de l’énergie.

Un demi-siècle d’activités professionnelles offre à Bernard Matthey un gisement de récits dans lequel il puise avec l’humour et l’intelligence qu’on lui connaît. Du nucléaire au photovoltaïque, du gaz au chauffage à distance, rien n’échappe à l’esprit aiguisé de ce lauréat du Prix solaire suisse 1999.

Comment notre Canton est-il tombé pieds et poings liés dans l’escarcelle fribourgeoise du Groupe E ? par quel chemin le photovoltaïque est-il arrivé en terres neuchâteloises ? pourquoi le WWF est-il antinucléaire et que doit-il au pétrole ? Toutes ces questions et bien d’autres ont désormais leur réponse.

Le dossier des éoliennes, si amer pour le Val-de-Travers, ne fait pas exception à la règle. Le docteur en sciences, spécialiste des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique, y voit deux impostures de taille. Tout d’abord celle du subventionnement massif de l’éolien qui transforme une source d’énergie néfaste pour le paysage et la biodiversité en une affaire juteuse pour des entreprises de l’énergie en situation de monopole.

Ce que l’éolien dit sur la périphérisation du canton de Neuchâtel a également marqué le public. Comparant notre région aux stations touristiques des Alpes, soigneusement mises à l’abri de toute atteinte éolienne, Bernard Matthey dénonce le penchant du lobby éolien à considérer les crêtes jurassiennes comme une seconde zone tout juste bonne à brasser de l’air.