La contradiction n’aura pas manqué de sauter aux yeux des amateurs de sports d’hiver : dans son dernier bulletin, Neuchâtel Ski de Fond (NSF) publie une pleine page de publicité pour le parc éolien « des Quatre Bornes » (Bugnenets). Quelques agriculteurs y font croire à tort que tous les autres sont rangés derrière eux, et qu’un projet industriel de 200 millions de francs peut être porté par quelques paysans du coin. On sait bien qui tire les ficelles: le fribourgeois Groupe E.
Sur la page à-côté, l’éditorial du président de NSF est aux antipodes de cette propagande. Il constate avec sérieux les conséquences néfastes du développement éolien sur la pratique du ski de fond. Des pistes entières devront être supprimées en raison du danger lié aux projections de glace à plusieurs centaines de mètres. Inutile de préciser d’ailleurs que les autres sports d’hiver sont également concernés.
Voilà où nous mènent les grands discours des promoteurs éoliens et de nos autorités : à des infrastructures industrielles (éoliennes géantes de 207 mètres de haut !) qui transforment nos plus beaux espaces de loisirs en zones interdites. Atout de notre région, le ski de fond, un des sports les plus écologiques, est donc sacrifié sur l’autel d’énergies prétendument propres. Ski de fond ou éoliennes? L’écologie n’est pas toujours là où les décideurs veulent nous le faire croire.