Une étude le montre: les éoliennes réduisent considérablement la valeur des biens immobiliers

Une étude qui vient d’être publiée par la chambre immobilière de la Suisse alémanique HEV le montre: les éoliennes réduisent considérablement la valeur des biens immobiliers. La dépréciation est de 25% à une distance de 300 mètres. A 1’000 mètres, elle est de 8% et à 2 km encore de 5%. Dans le Val-de-Travers, tous les parcs éoliens prévus entraîneront des pertes de valeur qui se chiffrent en centaines de milliers de francs. Si les collectivités publiques, communes et canton, doivent indemniser les dépréciations, la facture sera salée. 

Une lacune est comblée: la Suisse dispose enfin d’une étude qui renseigne sur la dévalorisation immobilière générée par les parcs éoliens, qui vont se multiplier dans le Val-de-Travers suite aux récentes décisions du Parlement. Architecte et agent fiduciaire diplômé, Ralph Bauert a passé en revue les travaux scientifiques réalisés à l’étranger, notamment en Allemagne, au Danemark, aux Pays-Bas et en Grande-Bretagne, qui disposent d’une solide expérience dans ce domaine. Ils montrent que les biens immobiliers situées à proximité d’éoliennes ont dû accepter une décote de 10 à 20%, voire de 30 à 40% dans les cas extrêmes. Se basant sur ces études, l’auteur de l’étude a calculé les dépréciations moyennes pour la Suisse. Les conclusions ne sont pas rassurantes pour les propriétaires d’habitations du Val-de-Travers, la région de Suisse qui sera la plus impactée par les parcs éoliens.

Plusieurs nuisances expliquent la dépréciation constatée par Ralph Bauert, auteur de l’étude et directeur de la HEV de la région de Winterthur: outre la visibilité, les éoliennes projettent des ombres, génèrent du bruit et propulsent des morceaux de glace. Si plusieurs éoliennes sont exploitées à proximité du bien immobilier (parc éolien), la perte de valeur augmente. La dépréciation sera réduite en revanche pour les biens immobiliers situés au sud de l’éolienne, par l’absence d’ombre portée. Enfin, il faut s’attendre à une plus grande perte de valeur pour les biens immobiliers anciens, ou pour les habitations situées en zone rurale, cas fréquent dans le vallon et ses hauteurs.

Le parc éolien de la Montagne de Buttes entraînera une perte de valeur généralisée de tous les biens immobiliers du secteur, y compris La Côte-aux-Fées, ainsi que de ceux des Bayards. Avec l’impact cumulé lié au projet du Mont de Boveresse, soit un total de plus de 30 éoliennes, Les Bayards sont la localité la plus impactée à l’échelle de la Suisse entière.

Le problème se posera de manière aigüe une fois les parcs construits. Or, la dépréciation des biens immobiliers n’a jamais été un sujet de préoccupation des autorités, qui ont porté les parcs éoliens aux nues en fermant les yeux sur les conséquences. Il y aura lieu, dans un premier temps, de désigner les responsabilités. Les exploitants éoliens sont les premiers visés, car responsables des nuisances. Les collectivités publiques, qui auront délivré des permis de construire en étant conscientes des conséquences, pourraient bien elles aussi être appelées à indemniser les propriétaires. Dans tous les cas, la population en fera les frais.

L’association Les Travers du Vent invite les propriétaires de biens fonciers concernés de procéder dès maintenant à une évaluation de leur objet, de sorte à pouvoir disposer d’une preuve en vue de futures démarches.

Références:
Etude (en allemand): HEV Region Winterthur: lien
Traduction française de l’étude: lien